SONIA

 

Son mari est mort durant la guerre, à la fin de la guerre, elle perdit son fils. Sonia, en fut si troublée qu’elle promit à Dieu de ne jamais tromper son mari. Il ne faut pas oublier qu’elle avait moins de 40 ans, elle était jolie, c’était un sacrifice, elle l’ offrait à Dieu.

Personne n’a cru qu’elle aurait tenu sa promesse et pourtant…

Jamais plus un homme n’entra dans son lit, Véga remplaça son époux. Elle était poète, avait besoin d’argent, Sonia en avait, elle lui fit la cour et finit par vivre avec elle.

Les familles s’y étaient habituées et invitaient les deux femmes ensemble.

Véga ne perdait pas de temps, elle dépensa la fortune de Sonia, qui n’avait pas de besoins particuliers à part son amour, elle put éditer ses poèmes, en distribuer aux amis.

Les temps avaient changé, avant on invitait Sonia et Véga, maintenant c’était Véga et accessoirement Sonia.

Véga était une grande poétesse, elle se fit connaître à Paris, puis ses poèmes furent édités dans d’autres pays jusqu’aux Etats-Unis. Ainsi Véga, partit là-bas, signer un contrat.

Véga préférait les hommes aux femmes, Sonia ne fut qu’une parenthèse dans sa vie, elle rencontra un riche américain, le séduisit et l’épousa.

Il faut dire qu’elle avait un charme fou, du charisme et savait plaire.

Véga resta en Amérique, elle écrivit parfois à des amis, plus pour un contrat en France.

Sonia dépérit, elle continuait à visiter les amis, on la voyait tassée dans un coin, le visage triste et terne.

Je la voyais une fois par an, chez des gens où je passais fêter Pâques orthodoxe.

Un jour, je ne la vis plus, intriguée je demandai à la fille de la maîtresse de maison si elle avait de ses nouvelles ?

Elle me répondit qu’elle s’était éteint dix jours auparavant.

Véga écrivit un poème dédié à son amie et l’envoya à un journal russe de Paris.

L’histoire des deux femmes se termina ainsi.

J’ai gardé un poème de Véga, pur hasard.

Elena 2008

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